Mon ami chien, Martine Bourre, Didier jeunesse, 2020, 12€90
Une fillette (identifiable à sa barrette dans les cheveux, mais objectivement on pourrait très bien se passer de ce marqueur et apprécier l’histoire sans savoir s’il s’agit d’une fille ou d’un garçon. A ce propos, je vous conseille cet excellent article de Fille d’album).
Une fillette, donc, haute comme trois pommes. Véloce déjà, elle s’aventure hors de la maison. Pas d’adulte dans le champ, mais le chien semble veiller sur elle.
Quand elle dégringole de la petite marche du perron, il approche son museau, comme pour la réconforter.
Mais elle n’a pas vraiment besoin d’être consolée, la chute est bien vite oubliée, c’est qu’elle à des choses à faire! Se mettre debout par exemple, et faire ses premiers pas, soutenu par le chien qui, patient, se prête au jeu volontiers.
Comme dans « Hop! la balle », très peu de texte ici, juste les quelques mots prononcés par l’enfant. Des images très simples et beaucoup de blanc pour plus de lisibilité.
Un petit jeu de mimétisme entre la petite et le chien, où l’on peut se demander lequel imite l’autre.
Adorable album très adapté aux petits, qui trouvera, je l’espère, sa place dans les sections de bébés de crèches.
La bonne bouillie, Coline Promeyrat, Martine Bourre, Didier jeunesse, à petits petons, 11€95
Comme tous les auteurs de la collection A petit petons, Coline Promeyrat est conteuse. L’histoire de la bonne bouillie, inspirée des frères Grimm, fait partie de son répertoire oral, adaptée pour cette forme écrite. L’histoire est parue pour la première fois chez Didier Jeunesse il y a une dizaine d’années, illustrée par Géraldine Alibeu.
L’album, était beau, un peu sombre, l’histoire presque inquiétante. A vrai dire, je ne le connais pas très bien parce que je n’ai jamais travaillé avec: je me souviens quand je l’ai lu de m’être dit qu’il n’était pas adapté à la petite enfance. je trouvais ça dommage parce qu’il le plaisait mais bon, je ne peux pas acheter tous les livres qui me plaisent alors j’en suis restée là.
Aujourd’hui, le même texte est de nouveau disponible mais cette fois avec des illustrations de Martine Bourre. C’est étonnant à quel point ça change la saveur de l’ensemble. Nous avons maintenant affaire à un album plutôt doux, pas du tout inquiétant, parfaitement adapté à des enfants de trois ans. Comme quoi…
C’est l’histoire de Finette, qui vit avec sa mère. Elles sont pauvres et souvent la faim les tenaille.
Un jour, alors qu’elle se promène en foret, Finette rencontre une vieille dame. Les vieilles, en littérature jeunesse, sont souvent des sorcières et celle là ne fait pas totalement exception, puisqu’elle offre à Finette un chaudron magique. Mais dans cette version où la forêt est lumineuse et peuplée de petits animaux sympathiques, elle semble plus représenter le miracle que la sorcière. En effet, le chaudron va apaiser la faim de Finette et de sa mère: Il suffit d’une formule magique pour qu’y apparaisse la bonne bouillie, une autre formulette permettant d’arrêter la production miraculeuse.
A présent bien nourrie, la fillette peut retrouver son insouciance d’enfant. Mais, impatience ou gourmandise, un jour sa mère prononce la formule pour avoir de la bouillie alors que Finette est absente. Seulement elle ne se souvient pas de la formule pour arrêter le chaudron et voilà que la bouillie envahit tout le village.
Grâce aux illustrations de Martine Bourre, la marée qui recouvre tout n’est pas du tout effrayante. Alors que le texte évoque une invasion
Sapristi, la bouillie sort aussi!
Elle coule sur le chemin, se glisse chez les voisins.
Les maisons sont envahies, les gens montent sur les toits,
avec les bébés, les chiens, les chats
l’image montre les villageois souriants et plein de ressource, comme s’ils avaient déjà deviné que tout ce trésor allait finir dans leur ventre.
Un joli conte gourmand avec une structure en randonnée, agréable et sympathique.
Petit ouistiti et Gros Lion Martine Bourre, Didier jeunesse, 11€10
Martine Bourre inaugure avec ces deux albums une nouvelle collection chez Didier jeunesse, destinée aux plus jeunes lecteurs. Dans ces deux premiers titres, elle explore les expressions corporelle et les mimiques des bambins et joue de leur ressemblance avec des animaux.
Pour illustrer ses histoires, elle utilise quelques coups de crayons toujours très justes, du papier découpé qu’elle affectionne souvent et quelques couleurs vives. Les formes sont douces et rondes, le texte est court et chantant.
Dans chacun de ces deux albums, le texte parle d’un animal dans son milieu naturel alors que l’image montre un bambin dans un appartement. Les branches aux quelles se balance le petit ouistiti sont les bras des membres de sa famille, la grande plaine que le gros lion arpente est un couloir.
Les enfants ne s’y trompent pas une seconde, ils savent (et disent) que tout ça, c’est pour (de) rire. D’ailleurs alors que gros lion et Gazelle s’affrontent dans une roulade sur le plancher du salon, des figurines d’animaux au son confirment qu’on est entrés dans le jeu des enfants.
Une série prometteuse, dont j’attends la suite avec impatience.
J’aime les dessins de Martine Bourre quand elle utilise très peu de moyens. C’est le cas dans ce petit album, où les bébés ont une expression tellement attachante.
On suit le trajet d’une petite balle rouge, au milieu de bambins. Il y a la fillette qui court après en disant « à moi », celui qui ne sait pas encore marcher mais qui essaye tout de même de saisir la balle, ceux qui tombent l’un sur l’autre. En parcourant cet album, je sentais l’ambiance d’une halte garderie.
Pour finir la balle va retrouver son propriétaire, dans les mains de qui elle va faire la joie de tous.
Je pense qu’il faut un peu de temps pour le mettre en bouche le texte, très minimaliste, juste quelques mots ou onomatopées, mais à mon avis les bébés vont y trouver un écho à leur propre babil qui les enchantera.