La bonne bouillie, Coline Promeyrat, Martine Bourre, Didier jeunesse, à petits petons, 11€95
Comme tous les auteurs de la collection A petit petons, Coline Promeyrat est conteuse. L’histoire de la bonne bouillie, inspirée des frères Grimm, fait partie de son répertoire oral, adaptée pour cette forme écrite. L’histoire est parue pour la première fois chez Didier Jeunesse il y a une dizaine d’années, illustrée par Géraldine Alibeu.
L’album, était beau, un peu sombre, l’histoire presque inquiétante. A vrai dire, je ne le connais pas très bien parce que je n’ai jamais travaillé avec: je me souviens quand je l’ai lu de m’être dit qu’il n’était pas adapté à la petite enfance. je trouvais ça dommage parce qu’il le plaisait mais bon, je ne peux pas acheter tous les livres qui me plaisent alors j’en suis restée là.
Aujourd’hui, le même texte est de nouveau disponible mais cette fois avec des illustrations de Martine Bourre. C’est étonnant à quel point ça change la saveur de l’ensemble. Nous avons maintenant affaire à un album plutôt doux, pas du tout inquiétant, parfaitement adapté à des enfants de trois ans. Comme quoi…
C’est l’histoire de Finette, qui vit avec sa mère. Elles sont pauvres et souvent la faim les tenaille.
Un jour, alors qu’elle se promène en foret, Finette rencontre une vieille dame. Les vieilles, en littérature jeunesse, sont souvent des sorcières et celle là ne fait pas totalement exception, puisqu’elle offre à Finette un chaudron magique. Mais dans cette version où la forêt est lumineuse et peuplée de petits animaux sympathiques, elle semble plus représenter le miracle que la sorcière. En effet, le chaudron va apaiser la faim de Finette et de sa mère: Il suffit d’une formule magique pour qu’y apparaisse la bonne bouillie, une autre formulette permettant d’arrêter la production miraculeuse.
A présent bien nourrie, la fillette peut retrouver son insouciance d’enfant. Mais, impatience ou gourmandise, un jour sa mère prononce la formule pour avoir de la bouillie alors que Finette est absente. Seulement elle ne se souvient pas de la formule pour arrêter le chaudron et voilà que la bouillie envahit tout le village.
Grâce aux illustrations de Martine Bourre, la marée qui recouvre tout n’est pas du tout effrayante. Alors que le texte évoque une invasion
Sapristi, la bouillie sort aussi!
Elle coule sur le chemin, se glisse chez les voisins.
Les maisons sont envahies, les gens montent sur les toits,
avec les bébés, les chiens, les chats
l’image montre les villageois souriants et plein de ressource, comme s’ils avaient déjà deviné que tout ce trésor allait finir dans leur ventre.
Un joli conte gourmand avec une structure en randonnée, agréable et sympathique.