Vertige, Isabelle Simler, éditions courtes et longues, 2021, 22€
Décidément, cette autrice n’a pas son pareil pour saisir la poésie du vocabulaire entomologique.
Tous ces mots rares et précieux, que les enfants entendent si peu, elle les pare des plus belles images et les offre dans une langue à la fois chantante et précise.
Quand on commente l’un de ses albums, c’est généralement l’image qui est d’abord mise en valeur, et pour cause. Chaque double page est saisissante. Mais de plus en plus la maîtrise graphique de ses ouvrages s’accompagne d’une habileté littéraire tout aussi remarquable.
Ici comme souvent elle explore une forme hybride, entre album et documentaire. La naissance et la vie de la coccinelle, à la recherche d’un endroit pour pondre ses œufs, est prétexte à la rencontre de nombreux insectes beaucoup moins familiers.
La petite héroïne aillée repère dans le paysage un endroit qui lui semble propice, se pose, mais vu de plus près ce qu’elle prenait pour un végétal se révèle tour à tour être une famille de phasmes, une colonie d’ombonies épineuses ou encore une sauterelle feuille.
L’album instaure une alternance de plans éloignés, où la nature apparaît somptueuse, et de gros plans où les petites créatures étranges qui la peuplent sont révélées.
Quand, au loin, le soleil commence à décliner, la petite coccinelle trouve enfin l’endroit parfait. Et celle qui jusque là s’est fait chasser de partout se révèle être également une redoutable prédatrice, les pucerons en feront les frais.
Les deux dernières pages de Vertige reprennent les codes du documentaire classique, et donnent des informations précises sur les insectes rencontrés dans l’album.