Alouette, je t’aimerai, Sandra Edinger, Pastel, 2024, 12€

C’est un petit bambin qui joue, oh, pas bien grand, en tout cas il a moins de trois ans. Une alouette vient se joindre à lui, visiblement le petit y voit un camarade de jeu potentiel.

Mais les petits ne savent pas toujours comment jouer de façon appropriée. Il commence par la comptine, à peine détournée : “Alouette, gentille alouette, alouette, je t’attraperai… “
Mais le volatile proteste, mais quelle drôle d’idée! “La tête alors? ” s’interroge le mouflet.

“Laisse ma tête tranquille”. “Et se secouer les ailes? Te mordre les pattes?” L’enfant est toujours sur la page de droite. Sur celle de gauche l’oiseau est de plus en plus fuyant, il se réfugie sous une plante derrière laquelle il fini par disparaitre, laissant l’enfant seul. Il va falloir qu’il trouve une autre façon de jouer s’il ne veut pas se retrouver tout seul.

Voilà enfin un livre sur le consentement pour les petits, dont le propos est clair et très adapté et surtout, qui s’adresse à celui qui ne sait pas encore comment bien se comporter plutôt qu’à sa potentielle victime.

Il me semble essentiel de faire de la prévention dans ce sens là et tout à fait naturel de considérer que les enfants n’ont pas les codes, qu’il faut les leur apprendre.

L’enfant n’est pas stigmatisé, son comportement n’est pas spécialement pointé du doigt, mais le lecteur comprend bien que ça ne peut pas convenir à l’alouette. Avant d’arriver à la conclusion de l’album où l’enfant dit “Alouette, je t’aimerai” et où elle peut répondre sereinement “moi aussi” il y a une phase de jeu où la relation retrouve un équilibre.

Le fait d’utiliser une comptine et donc de pouvoir chanter certains passages contribue à donner de la légèreté à l’album.

C’est un petit cartonné tout simple, rapide à lire mais suffisamment clair pour être significatif.