Francisco, Perceval Barrier, l’école des loisirs, 12€20

Ne cherchez pas à sympathiser avec Francisco le chat sauvage, c’est peine perdue. Il n’en a pas envie. Hé, ho, c’est pas pour rien qu’il s’est installé dans le désert, faudrait voir à pas trop s’attarder.

D’ailleurs, la plupart des clients de sa station service jouent parfaitement le jeu, ils prennent de l’essence et s’éloignent, c’est comme ça que ça doit fonctionner.

Mais après avoir fait le plein, madame Lapin ne parvient pas à redémarrer. Elle est dépitée, comme sa marmaille à l’arrière d’ailleurs.
Francisco s’impatiente, sans même la regarder il lui lance « C’est le moteur, il est trop chaud ».

Vous la voyez venir l’histoire du solitaire bourru qui va finir par se prendre de sympathie pour la mère de famille esseulée?

Vous avez raison, rien de très nouveau sous le soleil.
Mais j’attire votre attention sur le fait, d’une part, que si vous avez l’impression d’avoir déjà lu cette histoire, ce ne sera pas le cas pour les enfants à qui vous allez la lire. D’autre part sur le talent avec le quel elle est racontée ici.

La bouille très expressive du chat courroucé, la mise en page proche de la bande dessinée, le texte ciselé, tout fonctionne à merveille.

Sans compter les petites excentricités et jolies surprises, comme la maison secrète du chat, mise en valeur par un plan de coupe assez original, ou la bande de loubards du désert.

Bref, un album des plus sympathiques qui est très souvent choisi par les enfants et que je lis et relis avec le même plaisir. Et ça, croyez moi, c’est la preuve qu’un album est réussi, parce que dans mon boulot je suis parfois amenée à lire des dizaines de fois le même livre alors il vaut mieux être sélectif!