Moi, Gisèle, Sandrine Bonini, Annick Cojean, Grasset jeunesse, 2024, 17€50
S’il y a bien une tendance dont je me réjouis en ce moment en littérature jeunesse, c’est celle qui consiste à valoriser les femmes qui ont marqué leur époque ou ont permis des avancées sociales importantes.
Moi, Gisèle, s’inscrit dans ce mouvement et met à l’honneur Gisèle Halimi, avocate connue en particulier pour son combat en faveur du droit à l’avortement.
Ici on la rencontre enfant et on découvre ce qui a fait le terreau de son engagement futur.
Son sens aigu de la justice ou plutôt son ressentiment vif face à l’injustice. Qui visiblement prend racine dans son enfance, quand elle a réalisé qu’on attendait d’elle plus de tâches ménagères que de ses frères. La fillette a entamé une grève de la faim qui s’est révélée rudement efficace. Un premier engagement qui en a précédé bien d’autres.
L’album bande-dessinée se divise en chapitres qui explorent différents thèmes, les règles, le rapport à l’éducation ou à la religion, la liberté etc.
Pour souligner peut-être le caractère intemporel des combats menés quelques références modernes se mêlent aux souvenirs d’enfance réels de Gisèle Halimi. En fin d’album un petit texte de son amie Annick Cojean reprécise la réalité du personnage.
A l’instar de son héroïne l’album est plein d’énergie. Trois couleurs (le rose, l’orange et le noir) suffisent pour montrer la fillette qui se qualifie de libre, révoltée, indignée mais réfute l’idée d’être douce, qualité trop souvent attribuée aux personnages féminins.
Un chouette album, proche de la bande-dessinée, que l’on peut proposer, heu, je dirais dès 6 ans (avec toutes les réserves que j’ai sur les prescriptions d’âge, si votre enfant s’intéresse à cette histoire avant foncez bien sûr!).