Gabriel, Maylis Daufresne, Juliette Lagrange, la joie de lire, 2021, 15€90
Ils ont la tête bien encombrée, en ce vendredi soir, Gabriel et sa maman. Lui, il ne cesse de ressasser les devoirs de math, les poésies trop bien apprises et les conflits avec sa sœur. Elle, c’est les impératifs professionnels, les tracas domestiques ou les devoirs familiaux qui lui font soucis.
La ville, elle-même, est surchargée. Dans le paysage aux toits de zinc où l’on reconnaît le dixième arrondissement de Paris, trottoirs et chaussés sont engorgés. Piétons, cyclistes, automobilistes et animaux se côtoient avec une proximité extrême, et tout le monde semble de mauvaise humeur. Et, pour couronner le tout, il pleut!
Mais dans la petite voiture rouge, aux côtés de sa mère, Gabriel parvient à faire le vide dans sa tête. Et, ensemble, ils quittent la ville.
Rapidement tout devient plus calme, les images d’ailleurs sont beaucoup moins saturées. Alors que la ville s’éloigne et qu’ils se dirigent vers la maison de campagne, ils s’apaisent l’un et l’autre.
Il fait doux, quand la nuit tombe elle est chaude, et Gabriel va pouvoir admirer les étoiles, dans la douceur de la compagnie de son grand-père.
Les aquarelles de Juliette Lagrange parviennent parfaitement à rendre l’état psychique des deux personnages, qui bat à l’unisson de l’environnement.
La douceur de la fin est mise en valeur par le texte, au rythme apaisé sur les dernières pages, tout autant que par les images qui laissent plus de place au blanc, au vide, au calme. La situation est décrite avec un grand réalisme et on se plaît à vivre avec les protagonistes cette pause de fin de semaine. Un album qui sent bon les week-ends de printemps.