Lisette et le gros mensonge, Catharina Valckx, l’école des loisirs, 2021, 12€21
J’ai beaucoup de sympathie pour le personnage de Lisette, que l’on a déjà rencontré dans deux albums, l’un où elle faisait fonctionner à plein son imagination pour trouver une fonction à une chaussette esseulée, l’autre où elle se munit d’une poussette pour mieux se promener en compagnie de son ami Yolo l’escargot.
Dans tous les albums elle noue des relations amicales simples et tendres. Elle est très nature, il se dégage une grande douceur de toutes ses aventures, épicée d’un peu de malice.
C’est une petite poulette rigolote, qui invente avec ses amis des jeux pleins de fantaisie.
En arrière plan, sa mère est toujours présente. Elle intervient peu, mais veille au grain et pose un regard bienveillant sur les jeux de sa fille.
Et justement, elle est là quand Lisette et son ami Bobi envisagent le mensonge comme une possibilité. Un truc qu’ils n’ont jamais fait mais qu’ils ont bien envie de tester.
Quand ils croisent Popof, l’éléphant, ils saisissent l’occasion de lui raconter des sornettes. Oh, une idée bien anodine, une bonne blague, ils racontent qu’ils partent en vacances. Et quand Bobi propose de se joindre à eux, il faut bien improviser des minis vacances de fortune.
Tout au long de l’album, le jeu reste anodin et amusant, il n’a pas d’autres conséquences qu’une bonne journée entre amis au terme de laquelle chacun rentre chez soi.
Bien sûr, la mère (vous vous rappelez, celle à qui rien n’échappe) va tout de même placer les choses et rappeler à Lisette que ce n’est pas bien de mentir.
Mais l’album dédramatise le mensonge plus qu’il ne le proscrit. Il valorise l’amitié, le pouvoir de l’imagination et la créativité plutôt que le bon sens moral. Ce dont je ne peux que me réjouir, je préfère toujours un livre qui divertit les enfants à un livre qui cherche à les éduquer.