RingardRingard, Emily Gravett, Kaléidoscope, 13€

Harbert avait un bonnet, tout douillet, tout coloré, tricoté par sa grand-mère. Mais voilà,  quand il arrive devant les autres, le verdict est sans appel. Ce bonnet est RINGARD.

Alors, Harbert va tenter de suivre la mode. Il va s’efforcer d’avoir, lui aussi, le couvre-chef qui va bien. Avec son style dynamique et coloré, Emily Gravett se moque en image des phénomènes de mode. Les chapeaux adoptés par les autres protagonistes sont tous plus ridicules les uns que les autres. Mais, puisque tous portent peu ou prou le même modèle, c’est qu’il est tendance. Seul le pauvre Harbert a décidément toujours un temps de retard.

Notre pauvre cabot fait pourtant de sacrés efforts, il va jusqu’à se documenter dans le très sérieux journal Haute-forme ou camper devant la boutique Chapeau bas mais en vain. A croire qu’il porte la ringarde-attitude en lui.

Et s’il suffisait de ne plus suivre la mode pour la créer?

Avec son style graphique tonique et efficace et sa plume rythmée sans jamais être bavarde, Emily Gravett égratigne les diktats de la mode et porte un regard tendre sur celui qui est mis à l’écart, victime de ne pas rentrer dans le moule. Un album léger et peu démonstratif, jubilatoire pour tous ceux qui se sont un jour retrouvés dans la situation d’Harbert.