Rhino vole! Rayan Higgins, Père fouettard

Évidemment, les rhinocéros ne volent pas. Je le sais, vous le savez aussi et manifestement tous les protagonistes de cette histoire le savent aussi. Le problème c’est qu’ils sont gros. Et lourds. Et peu véloces.

Mais ne sont-ils vraiment que cela?

Le héros de cette histoire va puiser au delà de ce que les autres perçoivent de lui et faire appel à ses qualités. C’est qu’il est aussi inventif, bricoleur et apparemment sacrément têtu (si, si, c’est une qualité parfois)

Rhino veut vraiment voler. Pour parvenir à ses fins il va imaginer des machines improbables.

Si chaque nouvelle tentative semble voué à être un nouvel échec (et laisse notre héros un peu plus amoché), il ne renonce pas pour autant. Malgré les railleries des animaux de la savane, il multiplie les plans de bidules volants et autre machine à décoller.

Le texte est agréable: rythmé, rimé et émaillé de mots alambiqués qui font la joie des enfants. Peut être est il un tout petit peu bavard, on a l’impression qu’à son bonheur de manier la langue l’auteur a mis quelques phrases qui auraient pu être coupées. Heureusement, grâce à une  traduction de qualité les enfants ne s’en impatientent pas.

Mais ce sont surtout les illustrations qui font mouche: les personnages sont expressifs comme dans un cartoon de Tex Avery et notre rhino est à la fois cocasse et touchant. Ses attitudes parfois très enfantines (la petite langue sortie quand il se concentre sur son ouvrage ou son sautillement quand il est joyeux) n’échappent pas aux bambins.

Et puis le message bien sûr. L’air de rien il est important de montrer aux enfants qu’ils ne sont pas enfermés dans le regard des autres, qu’ils peuvent surprendre par leurs capacités, que leurs idées peuvent leur permettre d’aller au delà de leurs caractéristiques physiques.