fille, garçon, a quoi tu jouesA quoi tu joues? M-S. Roger A. Sol sarbacane 15,50€

isbn: 978-2-84865-275-7

C’est bientôt Noël. Et on est tous plus ou moins préoccupé par la même question: qu’est ce que je vais lui/leur offrir? » Et beaucoup de gens en ce moment me demandent conseil: « tu aurais un livre à me conseiller pour une fille de 5 ans? » « Pour un p’tit gars de 2 ans? » Toujours, on me précise le sexe de l’enfant. On ne me dit pas si sa couleur préférée est le vert, on ne me dit pas si il aime se laisser emporter par de longues histoires, ni si il est sensible à l’art, pas même si il préfère les chats ou les ours. Mais son sexe, on ne manque jamais de me le donner.

Et moi, à peine consciente de ce qu’induit ma réponse, je propose « pour ton fils? Pourquoi pas sur le chantier? Pour ta nièce? Tu as pensé à Guili lapin? »

C’est incroyable quand même, à quel point certains clichés ont la peau dure…

Mais au fait, en réalité, à quoi ça joue une fille? Et un garçon? La couverture de cet album nous donne déjà un élément de réponse. on y voit un garçon avec une poupée dans les bras, devant lui, une fillette joue avec un avion.

A l’intérieur, chaque page aborde un stéréotype sur les enfants: « les garçons, ça ne joue pas à la dinette », en effet, on voit une petite fille préparer consciencieusement son plat en plastique. Puis, on soulève le rabat et une autre photo dément le propos: Un cuisinier, un vrai, adulte, se concentre sur la préparation d’un plat. « les garçons, ça ne joue pas à la poupée »Mais les hommes, ça donne à manger à de vrais bébés. Ainsi de suite jusqu’à la page centrale: « et surtout, les garçons ne pleurent jamais », démentie par une photo de Y. Noah qui pleure de joie dans les bras de son père, après avoir gagné à Rolland Garros.

De la même façon la seconde partie explore les idées reçues concernant les filles, avec entre autre « les filles ça peut pas piloter des avions » puis une photo de Claudie Haigneré dans une fusée.
Pas besoin de grand discours, le message passe très bien: vouloir cantonner les enfants dans un rôle est finalement peut-être déjà dépassé, la réalité est totalement différente, d’ailleurs les adultes le savent bien… Dans les actes, si ce n’est dans les mots.