Guili Lapin Mo Willems, kaléidoscope. 12.50 €
ISBN, 2877675238
Trixie c’est exactement la petite fille de presque-deux-ans. Elle n’a pas un poil sur le cailloux, a tout l’air de ne pas rester en place et elle « veut faire toute seule ».
D’entrée on se prend de sympathie pour la famille quand on voit les photos sur la page de titre. Les parents l’air épuisés et ravi, le père n’est pas rasé et il a des valises sous les yeux Trixie au centre, radieuse, jamais fatiguée. Image assez réaliste de ce qu’est un couple qui vient d’accueillir un bébé.

Un jour, Trixie qui ne parle pas encore, se rend avec son père à la laverie. Et quand, sur le chemin du retour elle s’aperçoit de « quelque chose » il est bien difficile pour elle de se faire comprendre.
Les jeunes lecteurs, eux, savent bien de quoi il s’agit. Dès la page de garde, avant même qu’on ait lu le premier mot, ils comprennent quel est le problème. Je suis toujours émerveillée de voir à quel point ils savent lire l’image, bien plus que nous en fait.
Mais le fait d’avoir compris tout de suite n’enlève rien à leur plaisir quand on raconte l’histoire, au contraire! Ils s’amusent de l’incompréhension du père, sont ravis de constater que la mère, elle, comprends tout de suite de quoi il s’agit.
Le texte est tonique, agréable à lire, mais c’est surtout dans les images que se cache l’humour de cet album. Quand Trixie, en colère, se fait toute molle, quand le père finit par perdre patience, ça sent le vécu à plein nez. Le mélange de photos sépias, qui évoquent le souvenir d’enfance, et de dessin très expressif est très réussi.

A noter la suite qui est sortie récemment, « L’autre Guili lapin » , tout aussi savoureux, d’ailleurs je ne manquerais pas de faire un billet dessus dès que possible.