Jacadi, Stéphane Servant, Emilie Sandoval, Didier jeunesse, 2022, 13€50
En jouant dans la cour de récré, un enfant trouve une couronne. Il ne lui en faut pas plus pour se proclamer roi. Après avoir adressé quelques compliments au petit peuple qui s’affaire dans le bac à sable, le voilà qui se met à donner des ordres.
Pas trop contrariants les mouflets acceptent assez facilement de se prêter au jeu.
On fabrique un château de sable, c’est plutôt sympa. Rapidement quelques personnalités se détachent, il y a ceux qui se comportent spontanément en soldats, ne reculant devant aucun zèle, ceux qui rechignent un peu, et les sujets dociles qui ne se posent pas beaucoup de question. Bon, il y a aussi celui qui est resté bloqué sur le compliment fait par le roi et répète à l’envie qu’il est le plus beau.
Quand Jacadi a dit de donner son goûter alors qu’il n’a même pas l’appétit suffisant pour tout ingurgiter, ça rechigne tout de même un peu.
Tiens tiens, le vaniteux endosse le rôle de délateur assez spontanément.
Le jeu se poursuit et, sans surprise, le pouvoir monte à la tête du roi qui devient assez rapidement tyrannique et fini par envoyer tout le monde en prison. Suite à quoi le jeu n’est plus tellement intéressant, même pour lui.
Heureusement, les enfants sont tout de même bien plus censés que les adultes, s’ils peuvent reproduire dans leurs jeux les travers des grands ils savent aussi y mettre fin et ne feront pas deux fois les mêmes erreurs.
Le texte court, qui va a l’essentiel, et les enfants croqués sur le vif, très expressifs mettent en valeur la spontanéité des relations.
On retrouve dans cette petite bande de mouflets en liberté un petit air d’Anton, et ici aussi la régulation de leur jeu se fait par le groupe, avec des moments où les enfants peuvent se montrer durs les uns avec les autres mais ce n’est pas bien grave parce que tout ça, au fond, c’est rien que pour jouer.