La graine de carotte, Ruth Krauss, Crockett Johnson, MeMo 12€

Un petit garçon plante une graine de carotte. Sa mère puis son père sont dubitatif: « je crois que ça ne poussera pas ». Son grand-frère est affirmatif: « Ça ne poussera pas ».

Mais, sans se laisser décourager par ses ainés, le petit garçon arrose la terre quotidiennement, retire les mauvaises herbes avec constance.

Et bien sûr, un beau jour, ça pousse. Une grande, une belle, une énorme carotte sort de terre.

L’histoire est au delà de la simplicité, elle est limpide. Elle se déroule avec clarté et évidence, on partage la certitude paisible de l’enfant. Comme lui, on sait. Ça va pousser, c’est sûr, les adultes n’y connaissent rien, il faut forcément que ça pousse. Parce que le bambin de cette histoire est en train d’expérimenter son pouvoir d’agir sur le monde, il met à l’épreuve sa confiance en lui, sa capacité à se construire en se passant, s’il le faut, de la bienveillance des grands.

L’histoire est intemporelle. Dans sa première version elle date de 45, remaniée (texte et images) en 73. Elle est parfaitement adaptée aux enfants d’aujourd’hui comme à ceux d’hier.

Les images ont ce petit côté désuet qui est paradoxalement très à la mode en ce moment. Elles sont construites comme peuvent l’être des affiches publicitaires de l’époque, pas un trait de trop et un grand soin apporté à la composition.

Il s’en dégage un humour pince-sans-rire auquel je suis assez sensible.

Un album apprécié aussi par Bouma.