Je déteste tout! Sophy Henn, saltimbanque, 2025, 13€90

C’est parfois les illustrations les plus simple qui ont ma préférence, et dans cet album les bouilles super expressives des petits fantômes m’ont tout de suite attirée.

Deux yeux noirs, deux sourcils qui changent de forme selon l’humeur et une petite bouche qui se résume à un rond ou à un trait la plupart du temps suffisent pour exprimer les émotions de chacun.

Bon, il faut avouer que le plus gros des fantômes est manifestement bien décidé à ce que personne n’ignore rien de ce qu’il ressent. Il braille son humeur comme le plus récalcitrant des mouflets. Ou des ados, à la lecture de l’album on peut imaginer un gamin de deux ans et demis aussi bien qu’un de 14 ans.

Son pote, à côté, est beaucoup plus amical et visiblement il a envie d’arrondir les angles

Avec une fausse naïveté et une persévérance certaine, il va parvenir à modifier considérablement l’humeur de son camarade. C’est chouette d’avoir un ami pareil quand on est de mauvaise humeur, sans trop savoir pourquoi.

Avec une absence quasi totale de décor et d’accessoire, la couleur de fond de page varie au fil des humeurs du protagoniste, ce qui soutient l’empathie du lecteur. Parce que c’est pas tout d’affirmer « Je déteste tout! » mais il faut aussi savoir admettre que, bon, oui, peut-être pas tout à fait tout mais quand-même beaucoup de choses ou même juste un peu mais quand-même…

L’album dans son ensemble fonctionne bien et la chute est très sympa. Le genre d’histoire qui peut redonner le sourire à un mouflet chafouin (mais pour le coup, j’ai testé, ça marche pas avec une ado, en tout cas pas la mienne…)