La valise, Chris Naylor-Ballesteros, kaléidoscope, 2022, 13€
Une drôle de créature, manifestement épuisée, arrive en traînant derrière elle une grosse valise.
Manifestement, le trajet pour venir jusqu’ici a été dur, la page de titre montre l’animal gravissant péniblement une montagne. Il a la tête lourde et le regard baissé. Rapidement, trois animaux l’entourent et entament la conversation. Ils sont curieux du contenu de la valise.
Quand l’inconnu s’endort, épuisé, sûrs de leur bon droit les autres animaux cassent la valise pour découvrir son contenu.
Pendant ce temps, l’étranger rêve de sa fuite, des dangers qu’il a bravés pour venir jusqu’ici, de tout ce que contient son bagage, si peu de chose et pourtant toute une vie résumée là dedans.
Devant son contenu d’ailleurs, les trois autres animaux prennent soudain la mesure de la situation. Ils ont cassé la valise, mais ils peuvent réparer bien des choses.
Avec un texte entièrement dialogué et des illustrations minimalistes, cet album joue sur la sobriété et s’abstient de toute démonstration.
Mais il montre avec une éloquente simplicité la difficulté de l’exil, la nécessité de l’accueil, l’importance de la tolérance.
Le message n’est en rien appuyé, et la chute amusante confère une certaine légèreté à l’album. Elle ouvre sur l’idée du don qui engendre un contre don et montre que tout le monde est gagnant à s’ouvrir à l’autre (aussi différent soit-il).
Un album de plus pour évoquer avec les enfants la question de l’exil et de la migration, des sujets fondamentaux, de tout temps.