tu vois escoffier frimousseTu vois? Michaël Escoffier, Frimousse, 12€, 2017

Souvent, ce qui « raconte », ce qui fait l’histoire, dans un album, ce n’est ni l’image ni le texte mais la rencontre entre les deux. Qu’ils soient complémentaire ou un contradiction, le texte et l’image ont besoin l’un de l’autre pour faire sens et introduire de la nuance dans le récit.

C’est généralement ce que je recherche et apprécie dans la littérature enfantine. Et quand cette subtilité s’accompagne d’une grande sobriété dans l’image, j’en suis ravie.
C’est le cas dans cet album, où l’économie de moyen graphique s’allie avec une grande richesse. Sur la page de droite, de simples chiffres stylisés. Associés au texte de la page de gauche, ils deviennent polysémiques, on devine en eux les objets qui sont nommés. On en oublie presque que côté texte il y a des petits signes (cygnes?) qui semblent se multiplier au fur et à mesure.

tu vois

On fait des hypothèses: Tu vois quoi, toi? Des 1? Des têtes d’oies? Ah non, des autruches plutôt!  En tout cas ils nous font tout un petit spectacle parallèle, avec mise en scène et accessoires.

L’air de rien, on compte de 1 à 10 sur les pages de droite et on dénombre les petites têtes à bec jaune, de un à dix aussi, sur celle de gauche. On peut même trouver le 11 sur la quatrième de couverture. Et, dans le même temps, on observe, on interprète l’image, on joue aux devinettes.

Un petit album qui fait bien cogiter petits et grands.

 

Tu vois le 4