La belle échappée, Maylis Daufresne, Magali Dulain, le diplodocus, 13€50, 2020
Devant sa maison, qui se situe a l’orée de la forêt, Alice profite de la douceur de la fin d’après midi. Elle aimerait bien amadouer le chaton qui l’observe dans les buissons.
Mais sa mère met fin à cette tentative d’apprivoisement: il est tard, la nuit va bientôt tomber, il faut rentrer.
La petite rechigne bien un peu mais elle obéit à l’autorité maternelle.
De son côté, le chaton est désolé de voir cette enfant privée de liberté. Il décide de plaider sa cause auprès des autres animaux. Un conseil se tient et le loup (qui semble faire figure d’autorité) accède à la demande du chat.
Ok, on va aider la fillette à s’échapper pour qu’elle puisse venir jouer dans la forêt cette nuit, mais juste une fois! (parce que les humains, c’est bien connu, ça fait des salissures et puis il ne faudrait pas qu’elle prenne de mauvaises habitude, c’est vrai qu’elle est mignonne et tout mais chacun à sa place).
Il y a une jolie complicité entre les animaux et Alice quand ils s’amusent ensemble.
J’ai d’abord supposé que la belle échappée était la nuit blanche passée dans la fôret. Je voulais les voir faire les fous et surtout ressentir la liberté s’emparer d’eux.
Mais ce n’est pas là le propos de l’album et cette partie tient en une seule page.
Au petit matin, la fillette rentre chez elle. Il pleut, la journée s’annonce morose. C’est au tour d’Alice de plaider la cause du chaton pour qu’il soit accepté dans la maison.
La mère est ok mais juste une journée, il ne faudrait pas qu’il prenne de mauvaises habitudes… Vous l’avez vue la symétrie de la situation? C’est cela que les autrices ont souhaité mettre en avant, l’inversion par rapport à la situation habituelle. Pour une fois, ce n’est pas un enfant qui veut prendre soin d’un animal mais l’inverse.
Finalement c’est surtout une histoire d’amitié, où le chaton et la fillette découvrent chacun l’univers de l’autre. Quant à ma fille, j’ai l’impression qu’elle y a surtout vu une démonstration de “comment contourner en douceur et par la négociation l’autorité parentale”.
Ça fonctionne. Le texte est agréable à lire et les images, au crayon et à l’aquarelle sont très rafraichissantes.