Je veux mon chapeau klassen Je veux mon chapeau, Jon Klassen, Milan, 2011, 12€

L’ours veut son chapeau. Il le veut très fort. Parce qu’il aime son chapeau. Beaucoup.
Mais son chapeau a disparu. Impossible de remettre la patte dessus.
En apparence impassible, l’ours traine sa carcasse, désespéré, en demandant à tous les animaux qu’il croise s’ils n’auraient pas vu son couvre-chef. Devant les réponses sans cesse négatives, le pauvre se laisse aller à son désespoir.
Pourtant, le lapin qu’il a rencontré quelques pages plus tôt avait bien quelque chose sur la tête. Rouge, qui ressort parfaitement sur la page aux dominantes de brun, là, un petit chapeau pointu! je veux mon chapeau intérieur

L’ours serait-il bête à ce point? Un peu trop gentil peut-être? Ne parions pas trop là dessus, la fin en deux temps permet largement d’en douter.

Ce premier album de Jon Klassen est une parfaite réussite, comme ceux qui ont suivi, en particulier « Ce n’est pas mon chapeau », puis « On a trouvé un chapeau ». Outre le sujet central ils ont en commun de reposer sur un décalage texte/image savoureux, des personnages aux regards particulièrement expressifs et un humour un peu noir, à double niveau de lecture.

Souvent les enfants se régalent encore plus à la seconde lecture, ils apprécient la complicité que l’auteur instaure avec eux. Leur point de vue sur la chute varie en fonction de leur maturité, de leur plaisir à jouer avec la peur mais aussi avec leur humeur. D’ailleurs, moi même selon les jours je suis plutôt enclin à y voir une fin gentillette ou plus cruelle, mais dans tous les cas j’apprécie cette liberté qui m’est laissée.