Jusqu’en haut, Emilie Vast, MeMo, 16€
Un album au format à la française, tout en hauteur. Il faut bien ça pour représenter l’arbre de ses racines jusqu’à la cime. Il se découpe en noir, sur la page blanche, dans son feuillage on repère quelques tâches de couleurs, qui ne sont pas toutes faciles à identifier.
Au sol, Coati cherche des fruits.
Vous ne connaissez pas le Coati? Moi non plus figurez vous, mais l’image nous renseigne: c’est un petit animal qui ressemble à un raton laveur. “Oh, trop mignon!!!” a dit ma fille.
Mais voilà qu’Ocelot lui tombe dessus. Interrogé, ce dernier se défend: “Mais c’est Ibis qui m’a fait tomber de mon tronc, en me piquant le bec!”
Un traveling vertical nous fait monter un peu plus haut dans l’arbre en même temps qu’on remonte le temps pour voir Ibis, ses grandes ailes rouges déployées, qui, de son bec, pique en effet la tête du félin (oui, l’Ocelot est en genre de léopard, vous ne connaissiez pas non plus je parie).
Mais ce n’est pas de sa faute, c’est Tamandua qui l’a poussé en lui donnant un coup de queue.
Quoi, tamandua non plus? Bon, ça suffit, vous n’avez qu’à chercher, ou alors vous faites comme les enfants, vous regardez les images pour comprendre à quel animal inconnu se réfère le nom. Après tout, eux ils apprennent très bien comme ça, on doit pouvoir le faire aussi.
Le tamandua, donc, qui a poussé l’ibis, qui a piqué la tête de l’Ocelot, qui est tombé sur le coati. Vous suivez? Et, comme vous commencez à bien connaitre la littérature enfantine, vous avez compris qu’on a affaire à une histoire en randonnée et remonter la chaîne des responsabilité en même temps que le tronc de l’arbre.
Au fil des pages on identifie les silhouettes qu’on a aperçues sur la première page. Et on finit par atteindre la canopée et par découvrir la cause de tous ces désagréments.
Cette structure narrative fonctionne toujours très bien avec les enfants. La singularité de cet album tient au choix des animaux autant qu’aux très belles illustrations bien reconnaissables d’Emilie Vast.
En fin d’ouvrage, on trouve un portrait des neuf animaux rencontrés dans l’histoire, resitués dans leur écosystème: la forêt tropicale amazonienne, dont la fragilité est évoquée au passage.