Pas de géant, Anaïs Lambert, éditions des éléphants, 14€
“Ce matin, je me suis préparé”. Le petit bonhomme qui nous dit ça est montré de dos, prêt à partir à l’aventure. On ne le reverra qu’à la fin de l’album, le reste du récit étant illustré en vue subjective, à travers ses yeux.
C’est donc à hauteur d’enfant que nous visitons le jardin. Le combat féroce annoncé par le texte oppose deux scarabées, la course folle et gluante est bien sûr celle de deux escargots sur une feuille. De l’enfant, on voit les bottes de pluie, les mains.
Il explore, il observe, et donne une interprétation enfantine et poétique de ce qu’il voit. Les traces dans la boue du jardin sont celles d’un ours, les nuages sont des animaux. Nous posons alors un regard neuf sur le monde minuscule et merveilleux du jardin.
Les images, qui mêlent de nombreuses techniques (découpage, collage, peinture, tampons ou pochoirs, difficile à dire parfois) sont une vraie bouffée d’oxygène. Elles sont très finement travaillées et fourmillent de détails qui font la joie des enfants.
Quant à l’histoire, elle est pleine de charme, on la savoure jusqu’à la toute dernière image, sur la quatrième de couverture, qui nous propose un dénouement paisible et chaleureux.