Mon enfant de la terre, France Quatrome, Sandrine Bonini, éditions des éléphants, 14€

Tout autour de la terre les enfants s’endorment accompagnés par la voix, le regard ou les bras rassurants d’un adulte.
Les sens encore en éveil, juste avant de se laisser aller au sommeil, les bébés écoutent, regardent, intrigués, le monde qui les entoure.

Dans la neige au Groenland, c’est le soleil qui s’en va qui étonne l’enfant, en Australie, c’est le chien qui aboie.

Et toujours, une maman ou un papa rassure et apaise.

L’universalité de l’enfance est mise en valeur dans ce très bel album. Quand on le lit, le bambin à qui on s’adresse est, de fait, placé dans la communauté des petits humains.

Le texte en randonnée est doux et charmant, il se prête parfaitement à la lecture à un tout petit.

Mais, disons le, ce qui a fait de cet album un véritable coup de cœur pour moi ce sont les images de Sandrine Bonini. Wahoo, quelles merveilles! Je la connaissais plutôt du coté du texte (dans La reine des truites par exemple). Quelle bonne idée elle a eu de prendre ici les pinceaux! C’est beau, c’est doux et ça fait l’unanimité (c’est un livre idéal pour attirer le regard des adultes, ce qui, dans mon métier, est très important)

J’ai une seule petite réserve sur cet Mon enfant de la terre. Le texte invite un bébé à imaginer tous les autres enfants du monde dans leur rituel d’endormissement. On comprend qu’il s’adresse directement au lecteur. Ce petit héros apparaît à la dernière image. On le voit en gros plan, installé sous sa couette. Et bien sûr, comme une évidence, puisqu’il nous représente, il est blanc. Je trouve dommage après cet hymne à la diversité de ne pas avoir proposé une image un peu plus neutre, un peu plus inclusive, qui ne laisse pas entendre que le neutre universel est forcément le blanc.

Petite maladresse qui n’ôte rien aux qualités littéraires et graphiques de ce très bel album, avec le quel j’ai plaisir à travailler.