A chacun son chat, Brendan Wenzel, Kaléidoscope, 13€
Oui, à chacun son chat et surtout, à chacun sa vision des choses.
De pages en pages, le chat vagabonde. Il croise tour à tour un enfant, un chien, un renard… Et à chaque fois, l’image nous donne à voir le chat dans les yeux de son interlocuteur. Pour le chien, il est famélique, pour le renard qui le course, bien dodu, pour le poisson, il est une forme vague, tellement grosse qu’on n’en distingue presque que les yeux.
Outre les variations de cadrage (vue plongeante à travers les yeux de l’oiseau ou très gros plan pour la puce), la technique d’illustration change. Papiers collés, gouache, crayons de couleur etc…
Le texte tient à peu de choses près en deux phrases. Mais les enfants comprennent tout de suite qu’ici c’est surtout l’image qui raconte. Et que ce qu’elle raconte, c’est la subjectivité, l’importance du rapport à l’autre.
Bien sûr, certains posent la question: “c’est le quel le vrai?” La discussion qui s’en suit alors est passionnante pour le jeune enfant: la vérité peut donc être une question de point de vue? Et les autres ne me voient pas forcément tel que je m’imagine moi même?
La fin de l’album présente un chat multiple qui finira par disparaître de l’image, ne laissant derrière lui que son collier a clochette…
Sous une apparente simplicité, cet album ouvre un large panel de réflexion, que les enfants apprécient beaucoup. Et moi aussi.