Mamie coton compte les moutons, Liao Xiaoquin, Zhu Chengliang, HongFei
Elle a l’air bien douillette la maison de Mamie coton, on sent qu’il y fait bien chaud, malgré le vent qui souffle dehors. Mais Mamie coton ne parvient pas à s’endormir. Sur le bord de la fenêtre le chat repose paisiblement, le poêle est éteint, la pièce est plongée dans la pénombre. Un mouton, deux moutons, trois moutons… Rien à faire, le sommeil ne vient pas. C’est qu’avec le vent le loquet de la porte n’arrête pas de grincer, il faut arranger ça.
Lumière, la pièce est maintenant baignée de jaunes ocres. Mamie coton arrange la porte, en profite pour graisser les gonds, et allume le feu du poêle.
Retour au lit et aux tons bleus gris. Un mouton, deux moutons… Il fait froid dehors, il faut rajouter de la paille dans la niche de Petit Jaune. Mamie coton se relève, nouveau changement de palette chromatique.
Dans son lit, elle compte, inlassablement, les petits moutons qui envahissent la page. Mais il y a toujours une nouvelle raison de se lever, pour prendre soin des plantes ou pour une petite promenade au clair de lune. On ne la sent pas inquiète, même assez sereine mais décidément, il y a quelque chose qui l’empêche de dormir.
Et quand, finalement, Papi coton rentre, on comprend que c’était pour lui faire du thé que l’eau chauffait sur le poêle. Et quand il lui suggère de compter les moutons pour s’endormir, elle répond que c’est une bonne idée et se couche, cette fois pour toute la nuit.
Quelle tendresse dans cette réponse, quel amour serein que celui qui est montré là. C’est beau, c’est doux, c’est rassurant, cette histoire où une vieille dame attend pour s’endormir de savoir son vieux de retour.
C’est rare un album qui présente des adultes qui ne soient pas des parents. Encore plus rare quand ce sont des personnes âgées. J’ai eu un vrai coup de cœur pour la tendresse de cet album, qui incite les enfants à s’identifier à une personne si éloignée d’eux. Mamie coton compte les moutons est un vrai feel good book.