Lettre à mon cher petit frère qui n’est pas encore né Frédéric Kessler, Alain Pilon, Grasset jeunesse
13€90

Contrairement à ce qu’indique le titre, c’est d’abord le petit frère qui créé le lien. Il envoie une missive à son aîné, rédigée avec toute la déférence que doit un petit être naïf et qui n’a encore rien vécu face à un grand frère qui connaît déjà la vie.

La réponse est… Plutôt froide. A l’opposé de la douce vie que connaît le bébé dans le ventre de la mère, le grand se plaint du froid et surtout de ne pas avoir le droit de manger quand il veut. L’image pourtant semble démentir ses propos, puisqu’en le voyant juché sur une chaise pour se faire une tartine, on se doute qu’il n’a pas vraiment demandé l’autorisation.

L’échange se poursuit, une lettre sur chaque page de gauche, à droite alternent des images sur fond noir, qui montrent le petit frère nu et fragile et des images sur fond pastel de l’aîné dans son environnement.

D’emblée le cadet se montre aimant et admiratif pour son grand frère. Saura-t-il l’amadouer?

C’est par la mise en valeur de ce qui les différencie qu’ils vont progressivement se rapprocher.

Monsieur mon frère,

Ne vous énervez pas trop contre moi, je suis si petit et sans défense et vous devez être si fort. Au fait, je ne sais même pas votre âge?

Impatient de vous connaître,

Le tout petit.

Mon petit frère de rien du tout,
J’ai bientôt trois ans et je sais faire des choses dont vous n’avez même pas idée. Figurez vous que je sais parler, jouer, dessiner, marcher et courir, et pendant que maman vous donnera le sein, moi je mangerais à table avec papa des morceaux de viande qu’il faut mâcher avec les dents « 

Petit à petit, ils se découvrent, s’apprivoisent, se confient l’un à l’autre.
Et, à la dernière page, quand le texte et l’image sont finalement réunis la rencontre peut avoir lieu.
Avec humour et justesse, le texte traduit l’inquiétude qui est la leur. Les questions qu’un enfant se pose probablement à l’annonce d’un petit frère sont abordées avec une telle subtilité qu’on a à peine conscience que les réponses sont données. C’est tout naturellement que l’enfant à qui on lit cet album découvre que le bébé à naître ne saura pas faire grand chose, que son rôle d’aîné peut être protecteur, que le bébé sera plein d’admiration pour lui.

A lire aussi des mêmes auteurs les Lettres à mon cher grand-père qui n’est plus de ce monde.

Apprécié aussi chez la collectionneuse de papillons et au pays des merveilles.