Lettres à mon cher grand-père qui n’est plus de ce monde, Frédéric Kessler, Alain Pilon, grasset jeunesse 13€90
Nous retrouvons dans cet album Thomas, dont nous avions déjà partagé les interrogations et inquiétudes lorsqu’il écrivait à son futur petit frère.
Cette fois encore nous avons affaire à un album épistolaire. Mais ici les courriers de Thomas restent sans réponse.
C’est avec toute la candeur de l’enfance qu’il va petit à petit comprendre ce qu’est véritablement la mort et nous le donner à voir à travers sa prose, toujours juste et touchante.
Il y a d’abord un sentiment d’agacement. Ce grand-père qui décède quelques jours avant Noël, quelle idée! Et en plus, les lettres qu’on lui écrit reviennent à l’expéditeur. Alors Thomas se renseigne, il comprend que son grand-père repose désormais au cimetière. Qu’à cela ne tienne, il déposera donc ses lettres directement là-bas. Mais il n’obtient pas plus de réponse d’ailleurs son grand-père n’a même pas pris la peine d’arroser les plantes. On dirait bien que depuis qu’il est mort, on ne peut plus vraiment compter sur lui!
Entre deux missives, Thomas cherche à comprendre. C’est que cette histoire de mort, ce n’est pas très clair.
On ne voit jamais d’adulte pour accompagner l’enfant dans son deuil. Mais on comprend qu’ils sont tout de même présents et qu’ils répondent aux multiples questions qu’il se pose entre deux missives.
Ainsi, petit à petit, Thomas expérimente et comprend l’absence, le chagrin, le souvenir. Au fil des lettres il assimile tout le champ lexical qui entoure généralement la mort (Oui, il faut employer les vrais mots et ne surtout pas bannir celui de mort avec les enfants. Mais un concept aussi complexe que celui là mérite bien qu’on le nomme de plusieurs façons, comme c’est le cas dans cet album).
Du rire aux chagrin, de la naïveté à la compréhension, Thomas fait son chemin avec subtilité.
Comme dans le premier album, toutes les notions clés sont abordées ici. Les rituels qui entourent le décès, l’importance du souvenir, le droit d’être triste mais aussi celui d’oublier, le cycle de la vie de génération en génération. Mais, là encore, point de discourt indigeste ou prescriptif. Juste le regard que l’enfant-lui même porte, avec émotion mais sans pathos, sur la disparition de son grand-père.