Papa sur la lune, Adrien Albert, école des loisirs, 12€70

Mona dévale les escaliers avec son doudou à la main. Sa mère la presse, il est temps de décoller. Pour la lune. Là où habite le papa de Mona. La fillette à l’habitude de faire le voyage seule et l’organisation est bien roulée. Il suffit de prendre une fusée, un vaisseau et une capsule. Allez hop, la voilà prête.

D’emblée, on reconnaît le style d’Adrien Albert, qui inscrit toujours ses livres à la frontière entre vie quotidienne et univers imaginaire. Le monde dans le quel évolue Mona est celui de tous les jours, celui que vous et moi nous connaissons bien. Sa mère doit farfouiller dans un sac à main trop grand pour dénicher ses clefs, des livres traînent en pile sur une table basse, la plante verte à besoin d’être arrosée. Très normal tout ça. Mais Mona prend une fusée avec le même naturel que Pierre quand il va combattre un incendie. Voilà qui est moins habituel.

A part ça, c’est l’histoire toute simple d’un enfant qui va passer une nuit chez son père. On devine alors les parents divorcés ou le père qui travaille au loin, mais l’auteur a le tact de ne pas appuyer cet aspect. Ça n’est pas nécessaire. Les enfants savent très bien faire le lien si besoin et si ils ne le font pas, c’est qu’ils n’ont pas envie qu’une histoire leur montre à quel point ça peut être simple d’avoir un papa d’un côté et une mère de l’autre. Vous serez peut être surpris, mais certains enfants n’ont absolument pas envie de ce genre d’histoire même (surtout) si c’est le reflet de ce qu’ils vivent.
Bon, mettons donc cet aspect de coté. Mona décolle, donc, et pour récupérer la fusée, sa mère a eu le bon sens de l’attacher avec une loooongue corde. Si j’avais envie de pousser l’analyse un peu loin, je dirais que cette corde m’évoque un cordon ombilical. Sans aller jusque là, elle m’a vraiment fait penser au long tuyau qui relie Petit Pierre à Oran-Outang.

L’illustration se rapproche fortement de la BD, avec un clin d’œil à Tintin, elle est donc parfois un peu plus complexe à lire que dans d’autres albums. Avec ses cases et ses phylactères, ce livre se prête  plus volontiers à une lecture individuelle que collective, malgré son grand format. Les variations de mise en page donnent son rythme à l’album.

Je ne vais peut être pas le dire à chaque fois que je fais un billet sur un de ses albums mais, vraiment, Adrien Albert, il est incroyablement talentueux, c’est sans aucun doute un auteur à suivre.

J’espère que vous aurez envie de lire cet album à plein d’enfants, sans vous demander si leurs parents sont divorcés, juste pour le plaisir de l’histoire (et pour la fusée, qui, il faut le dire attire beaucoup les enfants)

Et pour en voir un peu plus sur les images intérieures, il y a cette petite vidéo:

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