Nous t’attendions, Xan Harotin, Lucille Michieli, l’étagère du bas, 2024, 14€
L’histoire commence comme un récit de naissance, avec un couple qui s’adresse à son enfant à naître.
L’enfant rêvé, imaginé, celui que l’on porte dans notre tête et dans notre cœur avant de le tenir enfin dans nos bras. Celui est est encore un mystère.
Mais on comprend rapidement qu’il n’y aura pas de grossesse cette fois quand on lit ces mots “On ne savait pas à quoi tu allais ressembler. On ne savait pas quel caractère tu aurais. On ne savait pas quel âge tu aurais.”
Si l’attente est longue, elle semble sereine et confiante. Les futurs parents se projettent et préparent l’arrivée de l’enfant, ils ont de nombreux projets pour lui, et beaucoup d’interrogations aussi.
De l’adoption en elle-même, on ne parle pas ici, elle se produit comme un miracle plus que comme une épreuve. Un jour, l’enfant est là. C’est une fillette. La relation s’instaure immédiatement, chaleureuse, douce et porteuse d’avenir.
On me demande régulièrement des livres sur l’adoption (entre autres, parce qu’il m’arrive de travailler dans un foyer de l’enfance) et je peinais jusqu’ici à trouver le livre adapté.
Je ne souhaite pas proposer aux familles des histoires prescriptives qui prétendent leur dire comment se comporter. Ni de livres qui “montrent ce qui va se passer”: On ne sait pas ce qui va se passer.
Nous t’attendions permet de penser la singularité de chaque histoire individuelle, tout en montrant ce qu’il y a de commun : le désir, l’attente, la joie.
Il y a aussi beaucoup de fraîcheur et de légèreté dans les images, ce qui contribue à dédramatiser le sujet de façon appréciable (et en plus, y’a un chaton trop mignon).