Pierre et la sorcière Gilles Bizouerne, Roland Garrigue, Didier jeunesse, à petits petons 11€95

Pierre est vraiment un impertinent. Ce qui est déjà une qualité. C’est un petit galopin qui ne se laisse pas influencer. D’ailleurs, la preuve, il est bien le seul à ne pas avoir peur de la sorcière. C’est la raison pour la quelle, désobéissant aux adultes, il s’aventure seul dans la forêt pour cueillir des pommes. Et bien entendu, la vieille aux doigts crochus, aux cheveux en bataille et au dos courbé arrive, attirée par l’odeur de l’enfant sans doute.

Elle fait peur, à l’arrière plan même le loup la regarde avec inquiétude. Mais Pierre garde son insouciance. Jusqu’à ce que…

La trame est bien connue des amateurs de contes: Zou, la sorcière enferme Pierre dans un sac, frrrout, elle referme la ficelle mais chlak, il coupe le sac avec son couteau et y met des ronces à sa place. On retrouve un zeste de boucle d’or en début d’histoire, une mesure de la petite poule rouge et une pincée de Pierre et le loup. Une vraie histoire de conteur (à défaut d’être une histoire vraie), nourrie de la tradition orale universelle, ici la version retenue est d’origine flamande.

Pierre et la sorcière

Comme toujours dans la collection « à petit petons« , le texte est rythmé et chantant, ponctué par des onomatopées qui font le délice des enfants.

Avec la malice et le courage de Pierre contre la bêtise de la sorcière (qui, oh joie, jure comme en charretier) on se doute bien de l’issue heureuse de l’histoire.

On ne se lasse pas des illustrations dans les quelles on peut repérer plein d’animaux plus expressifs les uns que les autres.

J’avoue que j’ai un faible particulier pour l’image qui montre la sorcière faisant pipi derrière un buisson. Son air concentré (on sent qu’elle essaye de rester digne là) pendant que Pierre lui échappe derrière son dos me fait bien rire.

Un album apprécié aussi chez Bouma.