Demain la forêt, Rosie Eve, saltimbanque, 2020, 15€
Dans sa réserve, Mimpie est la seule jeune éléphante. Tous les autres pachydermes sont adultes. Elle trouve le temps long, d’autant que les grands sont drôlement grincheux, toujours à répéter qu’on ne peut pas s’aventurer hors de la réserve, et pas prêteurs avec leurs bananes!
Mais il y a une explication à cela, la réserve est petite, les ressources rares et les hommes hors de la réserve menaçants.
Il n’en a pas toujours été ainsi. Avant, leur territoire était immense et la nourriture abondante. Depuis que les humains ont construit une route, coupant en deux la forêt tropicale, Mimpie et ses proches sont séparés du reste de leur famille.
La petite éléphante a une idée: planter des graines, les arroser, construire une route végétale pour réunir les deux réserves.
Si son idée suscite d’abord des moqueries, il finit par faire l’unanimité chez les animaux qui, tous, participent à ce fabuleux projet.
Nous avons ici affaire à un album qui emprunte aux codes de la bande dessinée et qui a parfois aussi des airs de documentaires.
Mais l’histoire est fictive, ce qui permet une fin heureuse, qui serait malheureusement impossible dans un documentaire réaliste.
Les jeunes lecteurs sont donc informés sur la réalité de la situation écologique, ils entrevoient les ravages de la déforestation, de l’exploitation de l’huile de palme, mais ils ne restent pas sur un constat trop désespérant pour leur âge.
Les images, qui s’organisent tantôt en pleine page, tantôt en vignettes sont très douces et les personnages fortement expressifs. La petite Mimpie en particulier suscite la sympathie (même quand elle boude, ce qu’elle fait très bien!)