Ma maman est bizarre, Camille Victorine, Anna Wanda Gogusey, la ville brûle, 2020, 15€
Est-ce que tous les enfants trouvent leur mère un peu bizarre parfois? Ou est-ce qu’au contraire, ils trouvent tous une certaine normalité dans le modèle familial qui est le leur?
Je me pose souvent la question et je pense que la réponse dépends plus de l’âge de l’enfant que de la supposé normalité parentale.
Quoi qu’il en soit, la mère représentée dans cet album est effectivement assez atypique.
Mère célibataire que l’on pourrait qualifier de queer (transgenre peut-être, mais ne lui collons pas une étiquette, elle n’a pas l’air du genre à aimer ça), elle partage avec sa fille une vie originale, entourée d’amis tout aussi hors normes qu’elle.
Manif féministes, performances artistiques et concert de rock s’intercalent entre des loisirs beaucoup plus habituels: promenade à vélo ou café en terrasse. Les activités se mêlent de façon harmonieuse et chaleureuse.
Mais finalement ce que l’on retient de l’album c’est surtout une relation mère/fille assez complice et douce, dans laquelle chacune peut s’épanouir. Quelle que soit l’étrangeté de cette mère, elle est traversée par des sentiments tout à fait universels à l’égard de sa fille.
Les images aux couleurs éclatantes sont pleines de pep’s, en parfaite harmonie avec le propos.
Ma maman est bizarre ne prétend pas donner un modèle de maternité, mais sans doute plutôt d’ouvrir les possibles.
C’est une belle réussite, qui permettra à certains enfants de se reconnaître et à d’autre de découvrir une altérité salutaire.