Des jours comme ça, Oriane Smith, Alice Gravier, Saltimbanque, 2022, 14€
Ouvrir cet album c’est faire une délicieuse plongée dans un bain de nature! On est saisi par la beauté mais aussi la précision de chaque illustration.
En vis à vis, deux visions du même espace, le second étant généralement un plan plus proche que le précédent. Sous les images, une phrase qui est systématiquement répétée deux fois. On comprend petit à petit que ce sont deux personnages qui vivent des situations similaires et que l’image nous donne alternativement le point de vue de l’un et de l’autre.
Mais qui sont-ils?
Bien que la nature tienne une place prépondérante dans les images, on comprend rapidement qu’il y a un humain qui s’exprime. Pour l’autre personnage, il faut lire les indices visuels. Voyons, c’est manifestement une petite créature, qui se déplace généralement au raz du sol mais est capable de monter sur le toit d’une maison et qui aime les noisettes. Tiens, mais, ça doit être les traces de ses petites pattes que l’on voit là, dans le chocolat. Un rongeur sans doute.
Ce n’est qu’en fin d’album que les deux personnages sont montrés on sort des vues subjectives et on identifie un petit garçon et un écureuil.
Alors généralement les enfants aiment reprendre l’album pour le relire avec cette nouvelle information. Ils comprennent les différences de cadrage et de point de vue, leur œil s’éclaire, ils sont fiers de pointer des éléments de l’image en expliquant “Ah, mais le trésor pour l’enfant c’est la balle mais pour l’écureuil c’est les noisettes!” “oh, mais alors quand l’écureuil parle de montagne en fait c’est le rocher?” “Ah, j’ai compris comment chacun a aidé les oiseaux!”
Chaque lecture est plus riche que la précédente et il faut généralement qu’il y en ait de nombreuses pour que l’album nous révèle tous ses secrets. J’ai vraiment eu un gros coup de cœur pour Des jours comme ça, où l’on retrouve les images d’Alice Gravier qui m’avaient déjà émerveillées dans le joli album paravent Ma maison.