Le bon coin, Alexandra Pichard, les fourmis rouges, 2021, 15€90
Il connaît tout des oiseaux, l’ornithologue, il n’a plus rien à apprendre. Mésanges, paons et flamants n’ont plus de secret pour lui. Une belle réussite professionnelle.
D’ailleurs l’image en atteste, autour de lui, tout est oiseau, les cadres au mur, les crayons dans leur pot. Même sa tête a quelque chose d’avien.
Pourtant, un spécimen, un seul, résiste encore à son expertise. Celui qui ne s’est encore jamais laissé approcher.
Le canard.
Mais attention, notre ornithologue est un homme sérieux, il ne va pas renoncer, attirer un canard va devenir sa quête, son objectif, presque sa raison de vivre.
Et pour cela il va confectionner un appeau.
Un appeau qui fait… Côa. Et attire donc une grenouille. Pas de problème, il suffit de perfectionner le prototype, de retour chez lui, il reprend ses instruments (tiens, la grenouille est encore là).
Deuxième tentative, cette fois il sort un magnifique… Crôa. Pas loin, il est à deux doigts du bon coin tant attendu. Mais pour l’instant, c’est un corbeau qui déboule.
Au fil des pages, il va tirer de ses appeaux des sons de plus en plus improbables, qui attirent des créatures toujours plus inattendues, qui toutes semblent l’adopter immédiatement puisqu’elles restent en sa compagnie.
Cela finit par faire une joyeuse bande hétéroclite où se côtoient un gars prénommé Colin un crocodile, et… Non, je ne vous le dis pas, je vous laisse la surprise.
Au milieu de tout ce remue-ménage, notre ornithologue toujours aussi guindé finit par fatiguer un peu. Le facétieux volatile finir a-t-il par montrer le bout de son bec?
Plus on avance dans le récit et plus il est drôle et absurde. L’humour est porté autant par l’image que par l’histoire et il est servi par un très joli graphisme.