Jouer? Linda Olafsdottir kaleidoscope 12€50

D’un côté, il y a Paul, avec Plume, son pingouin. De l’autre, il y a Flore et le renard, Flame.

Ils se ressemblent, l’un comme l’autre aime dormir, sauter, se cacher.

Ils ont probablement l’âge où l’on commence à s’intéresser aux autres, on peut les imaginer en grande section de crèche.

C’est Flore qui cherche à établir le contact. De la page de gauche, elle regarde Paul, qui lui tourne le dos sur celle de droite. Elle l’interpelle: « Jouer? »

A quatre pattes, elle va vers lui, le haut de son corps traverse la frontière symbolique qu’est la charnière de l’album, elle sourit. Mais Paul ne semble pas rassuré, sa réaction n’est pas très chaleureuse. Flore a l’humeur changeante des jeunes enfants, elle se met à brailler puis repart aussitôt de son côté.

Les voilà qui jouent de nouveau chacun sur une page.

Mais alors qu’ils s’affairent avec leurs doudous respectifs, une petite balle rouge échappe des mains de Paul et rebondit jusqu’à Flore. Le lien est alors établit.

Avec un texte très restreint, la plupart du temps réduit à un seul mot, l’album donne à voir la rencontre et la naissance d’une amitié.

Jouer? Linda Olafsdottir kaleidoscope

Les bambins seront finalement réunis sur la page de droite, laissant celle de gauche à leurs doudous, prêts à partir à l’aventure.

Si ce livre peut sembler minimaliste (fond blanc, peu de texte, dessins crayonnés), il est aussi un objet précieux avec sa couverture gaufrée, ses angles arrondis et son très beau papier mat et épais.

Surtout, il est finement pensé jusqu’aux pages de garde. La mise en page impeccable contribue autant que le texte et la bouille très expressive des personnages.