Petite baleine, Jo Weaver, Kaleidoscope, 13€

Petite baleine est suffisamment grande maintenant, pour entamer le voyage vers les eaux froides et poissonneuses du nord. Il est temps de quitter les lagunes rassurantes pour rejoindre le reste de la famille, qui est déjà loin.

Pendant toute la traversée, sa mère l’encourage, la soutien, la rassure.

Les eaux noires sont parfois inquiétante. Si les cétacés semblent immenses dans les plans rapprochés, on partage l’impression de Petite Baleine qui se sent minuscule, dans la profondeur de l’océan.

Les images pleine pages, au fusain, sont incroyablement immersives, on plonge avec la mère et l’enfant dans les fonds sous-marins et on contemple, émerveillés ou émus, la faune et la flore qui les entoure.

C’est étonnant de voir les nuances de bleu-gris figurer si efficacement les rayons du soleil qui filtrent à travers l’eau ou les récifs coralliens.

Le voyage est long, Petite Baleine se décourage, elle à peur. La rencontre avec des orques, dont elle sait à quel point ils sont dangereux, intervient alors qu’elle est à bout de forces. Mais sa mère est confiante: elles atteindront leur but.

Cet album est un magnifique voyage initiatique, dont l’enfant, comme Petite Baleine, sort grandit.

Je n’aurais jamais imaginé de baleine si expressives et réalistes à la fois.

La lecture de ce livre offre une parenthèse dans des images d’une grande beauté et d’une grande douceur. Alors que, si souvent, les images qui nous entourent sont agressives, cherchant à accrocher notre regard à tout prix et à grand renfort de couleurs criardes, Jo Weaver nous offre une trêve salutaire. Pas de couleurs, peu de mouvement, mais une grande force évocatrice.