Petit-Biscuit, Karen Hottois, Marie Mirgaine, Albin Michel jeunesse, 2023, 17€90

Petit-biscuit est un ours, et quand vient l’hiver, les ours doivent rester au chaud dans leur tanière.

Mais le temps lui parait long, il a déjà tourné toutes les pages de son livre. Il songe alors à écrire une lettre au père-noël.

Son orthographe incertaine et son écriture laborieuse lui mettent le doute. Il ferait peut-être mieux de demander de l’aide.

Hop, il écrit une petite annonce pour recruter un secrétaire.

Un ver de terre à lunettes se présente. Il s’installe dans la tanière de Petit-Biscuit où, malgré sa petite taille, il prend pas mal de place. La vie à deux s’organise, Petit-Biscuit prend en compte les (nombreux) besoins de cet étrange secrétaire particulier (qui n’a pas d’autre nom que celui-là).

Mais il faut bien constater que pour ce qui est d’écrire la lettre au père noël, c’est un échec. Alors Petit-Biscuit a l’idée d’embaucher un secrétaire particulier pour le secrétaire particulier. C’est cette fois un coquillage papillon qui se présente.

En littérature enfantine, on repère généralement les illustrateurs, qui impriment vraiment leur style aux livres. C’est le cas avec ceux de Marie Mirgaine, qui use de papiers découpés pour créer des images personnages étrangement articulés que l’on peut identifier dans ses différents albums.

Pour les auteurs, c’est souvent plus difficile.

Pourtant, au fil des albums (une quinzaine) l’univers de Karen Hottois se déploie avec des constantes: des petits mondes tendres et denses, peuplés d’animaux anthropomorphes.

Elle y explore les relations entre les personnages, amoureuses ou amicales, et comment chacun trouve sa place dans la communauté, comment le collectif soutien l’individu.

Toujours avec une grande tendresse et dans des mondes pleins de petites inventions adorables.

Le duo autrice illustratrice fonctionne ici à merveille. L’incongruité d’un secrétaire qui n’a même pas de main est représenté avec humour par Marie Mirgaine qui le pare d’un rose fluo comme pour compenser sa petite taille. De même pour le minuscule papillon, bien nommé Jenesaispas, qui malgré sa timidité ne risque pas de passer inaperçu avec ses ailes lumineuses qui contrastent avec la grotte sombre et le pelage noir et blanc de Petit-Biscuit.

Plus qu’un album sur noël ou sur l’hiver, nous avons affaire à un album réconfortant sur l’amitié, l’accueil de l’autre, la rencontre.