L'heure de la sieste, Sibylle Delacroix, MijadeL’heure de la sieste, Sibylle Delacroix, Mijade, 13€ 2022

Une fillette, sandales aux pieds, sourire aux lèvres arrive chez sa grand-mère pour y passer des vacances. On devine le sud au soleil sur la façade et à la lavande qui y pousse.
La grand-mère peint, même si on ne voit pas ses toiles, et la petite aussi, avec un trait enfantin comme il se doit. Le chat de la maison se prénomme Chagall.
Ici, tous les jours, il y a le rituel de la sieste. Un trait de lumière passe par le volet entrouvert, sur le lit, la petite fille et son doudou se reposent sur la couverture en patchwork.
Mais tous les jours, les volets verts l’attirent, elle les ouvre un peu et découvre un nouveau paysage à chaque fois.
Juste le pour l’heure de la sieste, comme une parenthèse dans la réalité, la narratrice se retrouve dans un paysage inspiré de l’univers d’un peintre célèbre. Face à la jungle du douanier Rousseau ou de la vague d’Hokusai, la fillette s’émerveille avant de refermer le volet, hop, la sieste est finie.
L’histoire ne dit pas si elle a véritablement dormi, après- tout, peut-être rêve-t-elle les yeux ouverts. D’ailleurs ses vêtements et certains jouets qui traînent autour du lit sont en lien avec ce qu’elle découvre derrière les volets.

C’est une très jolie façon de familiariser les enfants avec l’iconographie des peintures avec simplicité et naturel. Ils peuvent s’arrêter sur les arabesques d’une nuit étoilée ou les détails inspirés de Brueghel, et qu’ils aient ou non conscience de la référence importe peu.
Les postures enfantines de la fillette sont très justement croquées et elles se marient parfaitement aux paysages derrière les volets, Sibylle Delacroix fait un travail tout en finesse auquel je suis très sensible. Et puis, c’est une belle célébration de la sieste, ça donne presque envie de s’y adonner sur le champ!