L’arche que Noé a bâtie, Henri Galeron, les grandes personnes, 2022, 18€

L’album débute quand l’arche est déjà prête. On s’attend à y voir monter les couples d’animaux, mais ce n’est pas le propos du livre. Devant le bateau, un sac de riz. Le museau dans ce sac, un rat. Le rat qui a grignoté le riz qu’il faut embarquer sur l’Arche que Noé a bâtie.

Voici la chouette, qui a chahuté le rat, qui a grignoté le riz qu’il faut embarquer sur l’Arche… Vous la voyez venir la randonnée à accumulation?

En effet vont se succéder divers animaux, chacun interagissant avec le précédent.
Le texte grandit donc au fil des pages. Et les pages elles même grandissent, pour accueillir le texte mais aussi les différents animaux. Après la chouette voici le chat, le pélican, le sanglier… Chacun est plus imposant que le précédent et rapidement une joyeuse confusion règne entre les animaux.

Alors que le texte garde sa forme très structurée, avec la reprise systématique des mots des pages précédentes, l’image devient rapidement loufoque, contrastant vivement avec le calme de la première page.

Alors que la petite ménagerie est en effervescence, voilà Noé lui même qui débarque dans son bleu de travail (ben oui, c’est un bâtisseur n’oublions pas). Va-t-il mettre bon ordre là dedans afin de pouvoir embarquer sereinement?
Manifestement, ce n’est pas son intention!
Qu’importe tant qu’il y a de la joie!

l'arche que Noé a bâtie intérieur

Je suis toujours une fan du travail d’Henri Galeron, ses illustrations sont pleines d’humour, on y sent très souvent une influence surréaliste.

La forme (des pages cartonnées épaisses qui grandissent au fil de la lecture) est en parfaite adéquation et rend l’objet agréable à toucher (et très solide). Les animaux ont des postures cocasses et l’œil expressif.

D’ailleurs le singe que l’on voit sur la couverture, avec sa posture qui évoque le penseur de Rodin et son sourire malicieux est tout à fait emblématique de la suite.