Une histoire de regards, Bérengère Marlier-Gobber, Clémence Sabbagh, le diplodocus, 2022, 17€90
Focus sur deux visages, penchés sur un même point de mire. Qu’est-ce qu’ils regardent ?
On le découvre en tournant la page. Quatre mains sont posées sur un ventre arrondi, accompagnées de ce texte “un cœur qui bat à l’intérieur”
Puis ce sera, très logiquement, sur un nourrisson que les regards se posent. Ils sont nombreux, parents, grands parents, pour regarder les premiers pas de l’enfant. D’ailleurs pour les mettre en valeur, la page s’ouvre en triptyque.
Plus tard, le point de vue change. C’est le regard de l’enfant (une fillette) qui est montré. Il se pose avec sévérité sur un nouveau bébé jugé beaucoup trop bruyant puis sur un bébé amusant, ou sur une bêtise à faire. La phrase d’introduction “qu’est-ce qu’il -ou elle- regarde?” est répétée (sauf une fois et j’avoue que cela me perturbe à chaque lecture)
Au fil des pages on fait connaissance avec toute la famille, on voit le temps s’écouler et la vie qui va son cours, avec ses moments de tendresse et ceux plus difficiles.
C’est toujours par le prisme du regard des protagonistes que l’histoire se construit.
La petite fille devient adolescente, puis adulte, elle a des combats à mener, des rencontres à faire. Et enfin son propre foyer à fonder, avec une fin qui incite à la relecture.
C’est une très jolie façon de raconter la vie, avec poésie et quelques messages (humanistes, écologiques) qui passent en douceur via les illustrations.
Messages sur lesquels on peut s’attarder ou non, mais ça, c’est une histoire de regards.