un peu beaucoup tallec pastelUn peu BEAUCOUP, Olivier Tallec, Pastel, 2020, 12€50

Un retrouve ici l’écureuil rencontré dans « C’est mon arbre ».
Et, manifestement, il est toujours l’heureux propriétaire du végétal.

Mais attention, il en prend soin! C’est que c’est fragile un arbre. On peut prendre une ou deux de ses pommes de pin, bien sûr, mais pas plus. Enfin, si, un peu plus. Mais pas trop surtout.

C’est tellement bon les pommes de pin! Oh, tiens, il n’en reste plus qu’une… Ce n’est peut-être pas la peine de la laisser du coup? Surtout qu’il reste plein de petites aiguilles sur les branches. C’est bon aussi les aiguilles, vous le saviez?

Dans le monologue qu’il adresse au lecteur, le petit écureuil tente de nous (se) convaincre qu’il ne fait aucun mal à SON arbre en le dépouillant tour à tour de ses pommes de pin, aiguilles, branches, racines etc.

Son regard et sa posture sont toujours aussi expressifs et on repère parfaitement la culpabilité qui l’habite, alors même qu’il argumente pour essayer de démontrer qu’il ne fait rien de mal.

un peu beaucoup

De mauvaise foi l’écureuil? Allons, soyons honnêtes, il ne l’est pas plus que vous et moi, il veut juste profiter des bonnes choses que la société de consommation lui offre. Juste un tout petit peu plus que ce dont on a besoin, mais, ça ne se verra pas, n’est-ce pas?

Bien entendu, il finira victime de sa propre avidité, et la chute le laisse en bien mauvaise posture.

Pas de démonstration indigeste ici mais le propos est bien amené, adoucit par l’humour. On se reconnait un peu beaucoup mais on est père que nous, on saura s’arrêter à temps.

L’avenir nous le dira.