Nous étions dix, Nine Antico, Albin Michel jeunesse, collection trapèze, 18€ 2018
Ils sont dix personnages, présentés sur la page de garde. Ils ont des prénoms désuets et des costumes qui évoquent Halloween. Et ils n’ont pas froid aux yeux. Ils s’échappent d’une grande bâtisse (orphelinat? Maison familiale? En tout cas ils se font la malle sans difficulté, ils semblent habitués) et partent à l’assaut de la nuit.
Et leur chant est joyeux et plein d’entrain:
« Nous étions dix et RIEN, absolument RIEN ne nous effrayait… Nous avancions en ligne, unis comme les doigts de la main, nous n’avions qu’une seule devise : rien, rien, rien ne nous divise ! »
Alors que la petite troupe s’élance sur les rochers, leur hardiesse s’émousse petit à petit. Comme dans la comptine “Dix au lit”, le nombre de participant décline de pages en pages, contredisant leur chansonnette qui persiste à affirmer leur courage.
Au point qu’à la dernière page, il ne reste qu’une fillette, pas très rassurée. Mais la chute est délicieuse et extrêmement rassurante.
Tout dans cet album fonctionne. La mise en page (texte à gauche, face à de grandes illustrations à fond perdu ou en demi-pages), le texte chantant, les couleurs qui évoquent les expressionnistes. Comme toujours dans la collection trapèze, nous avons ici affaire à un petit bijou très singulier.