La mystérieuse baleine, Daniel Frost, l’école des loisirs
Depuis leur petite enfance, Nils et Anna entendent parler de la mystérieuse baleine. Elle alimente les récits de leur père à la veillée. On dit qu’elle est grande comme six fois la maison, que son cœur est gros comme un bateau.
Le père des enfants lui-même ne l’a vu qu’une fois, il y a fort longtemps, depuis, elle demeure introuvable.
Alors, Nils attend que ce soit enfin son tour, il veut voir l’impressionnant animal. Il guette des jours durant et sa petite sœur, toujours à vouloir être dans ses pattes, est bien agaçante!
Il veut absolument trouver la baleine seul, alors un matin, il part à l’aube.
Dans une magnifique double page où on voit Nils et son embarcation tantôt en vue plongée, tantôt en contre plongée on mesure à quel point il est loin de tout.
Sauf que voilà, la petite sœur s’est planquée dans la barque, la bougresse, il ne peut pas se débarrasser d’elle comme ça!
C’est donc ensemble qu’ils explorent l’immense paysage. Jusqu’à ce qu’ils se chamaillent, pile au moment où le danger survient.
Dans ce grand album, chaque image se présente comme un tableau, le texte n’est ni trop long ni bavard. L’ensemble est donc plutôt réussi, même si la thématique de la petite sœur qui est casse-pied jusqu’au retournement de situation quand il faut la sauver est très vue en littérature enfantine. La chute est aussi quelque peu attendue mais elle fonctionne, soutenue par des images poétiques et apaisantes.
Pour les enfants qui, contrairement à nous, découvrent ces ressorts pour la première fois, c’est un chouette album qui montre que la fratrie peut être vue par le prisme de soutien mutuel plutôt que par celui de la rivalité.