Petit à petit, Emilie Vast, MeMo

Sur la page de garde, un olivier, chargé de fruit: c’est l’hiver. Une ligne oblique traverse la page de titre.
Puis, les tous premiers arrivent. Un couple de fourmis s’avance vers la ligne noire. Elles sont suivies par d’autre couples, de plus en plus gros. Araignées, escargots, scorpions, caméléons, tous arrivent, en rang serré, toujours en couple et grimpent sur la ligne, dont on commence à deviner où elle mène.

Pour confirmer notre intuition, au premier plan, l’eau monte.

Heureusement que les plus petits sont déjà en sécurité, l’eau arrive déjà au museau des animaux les plus gros. On ne voit plus le sol, ni les racines de l’arbre.

Le texte égraine le temps, avec peu de mots il dit l’urgence.
Bientôt, l’eau couvre la moitié de la page, pourtant il ne pleut pas. Ce n’est donc pas le déluge, c’est autre chose. Le texte nous aiguille: « Il paraît que ça fond là-bas » et aussi « ils auraient dû faire attention, c’est sûr ».
La mer atteint la cime de l’arbre quand tous les animaux sont enfin passés. Le dénouement, qui n’arrive qu’en toute fin d’album, sur la troisième de couverture, porte un message d’espoir.

Avec un graphisme toujours impeccable et un texte ciselé, Emilie Vast nous entraine dans ue réflexion sur l’écologie. Le message est percutant, presque implacable, sans pour autant jouer sur la culpabilité.

Si les plus jeunes lecteurs s’attardent surtout sur les animaux, les grands comprennent bien qu’à un moment, la question n’est plus de savoir « qui est coupable » mais « que peut-on faire? »