Gronouyot, Stephane Servant, Simone Rea, Didier jeunesse.

Il est tout à fait adorable, ce petit bébé, que son père fait sauter dans ses bras. Il a une drôle de tête, c’est indéniable, toute verte, avec une grande bouche, mais n’empêche, il est adorable. D’ailleurs, il grandit dans une famille aimante, même s’il ne leur ressemble en rien.

C’est à travers la vision des autres que les choses se compliquent. N’avoir ni oreille ni queue, dans une famille de lapin, ça dénote. Dans la rue, les regards se font tantôt fuyants tantôt un peu trop insistants.
Et à l’école, c’est pire encore. Le pauvre petit ne sait prononcer que son prénom, ce qui laisse sa maitresse désemparée et les autres enfants moqueurs.

Gronouyot finit par en être peiné « il avait compris que même si on riait avec lui, on riait surtout de lui ».
Heureusement, l’histoire revient régulièrement sur l’amour qui lui porte sa famille, dans des pages très rassurantes qui le montrent entouré des siens. Le lecteur y puise le courage pour aborder la suite du récit sereinement. Les images d’ailleurs sont colorées, plutôt joyeuses, elles soutiennent remarquablement l’histoire.

Monsieur et madame Lapin cherchent tous les moyens d’aider leur fils. Mais c’est finalement gronouyot lui même qui saura s’affranchir de ses stigmates. Il ne s’agit pas de devenir comme les autres, ni de tendre à leur ressembler le plus possible. Mais bien de s’accepter tel qu’il est. Et c’est la joie de vivre qui triomphe.

Un album apprécié aussi par Pépita et Sophie