Dodo l’enfant do, Thimothy Knapman, Helen Oxenbury, Kaléidoscope 13€

Alice et Jack jouent dans leur jardin, à la lisière de la forêt quand un son étrange attire leur attention. Alice, l’aînée, n’hésite pas une seconde, elle veut aller voir de quoi il s’agit. Jack n’est pas rassuré, il pense immédiatement au grand méchant loup. Mais Alice prend son petit frère par la main et le rassure: « Tout va bien, nous ne risquons rien ». Alors qu’ils s’enfoncent dans la forêt, cette phrase revient avec régularité dans la bouche de la fillette. Pourtant le soleil peine de plus en plus à percer le feuillage des arbres et l’ambiance devient inquiétante.
Au moment où la peur atteint son paroxysme, c’est finalement Jack qui, tétanisé, réalisera le premier que leur peur de l’inconnu est excessive et qu’ils ne risquent, effectivement, rien.

Vingt ans après la parution de l’album La chasse à l’ours, Helen Oxenbbury nous entraîne de nouveau dans une sombre foret, en compagnie d’enfants. Bien que l’auteur du texte ne soit pas le même ces deux albums se répondent incontestablement et les jeunes lecteurs ne s’y trompent pas. Avant même d’avoir la notion de livres « d’une même collection » ou « d’un même auteur », ils font le lien entre cet album et son grand frère en me disant « c’est la suite » ou « il va avec », voire « c’est le même » et me demandent de lire les deux livres à la suite, parfois même comparent
les personnages.

Dodo l'enfant do, Thimothy Knapman, Helen Oxenbury, Kaléidoscope

J’ai moi aussi pris un très grand plaisir à retrouver le même type d’ambiance dans ces deux albums. Les clins d’œil de l’un à l’autre, dans le texte et dans l’image, me ravissent.

Moi qui ai énormément lu La chasse à l’ours, qui l’aime et le défend depuis de nombreuses années, je m’émerveille de constater qu’ici l’image est encore plus belle. Les rayons de soleil qui filtrent à travers les arbres, le regard complice du corbeau qui accompagne Alice et Jack dans leur aventure, les changements de palette chromatique d’une page à l’autre, jusqu’à la place du texte dans l’image, tout est parfaitement maîtrisé, finement travaillé.