Dans le ventre de la terre, Cécile Roumiguière, Fanny Ducassé, seuil jeunesse
Cécile Roumiguière a écrit un texte intime, poétique et onirique, sur la vie avant la vie, cet entre deux mystérieux dont on ne se souvient pas et qui, pourtant, laisse des traces dans l’inconscient de chacun de nous. Fanny Ducassé ne l’a pas illustré. Elle l’a raconté de nouveau, avec sa propre voix, qui s’exprime par l’image. De ces deux récits, textuel et iconographique, est né un album. Un album dans lequel les deux narrations convergent, se rencontrent, s’enrichissent mutuellement, sans jamais être redondants l’un de l’autre.
Dans le ventre de la terre nous présente donc l’enfant à naître, l’enfant rêvé, fantasmé. Dans la sécurité de son monde, il se nourrit de ce qui l’entoure, s’en abreuve. Petit à petit, il s’éveille aux sens. Et l’ailleurs l’appelle. Il est à l’étroit, il ne peut plus bouger. Alors, bientôt, bientôt… La suite n’est racontée que par l’image, et comme tout le reste de l’album, elle se savoure en plusieurs fois, elle ne se laisse pas posséder à la première lecture.
Je n’ai pas encore eu l’occasion de lire cet album à beaucoup d’enfants et ceux qui l’ont écouté avec moi n’ont pas fait de commentaires. J’ai respecté leur silence, qui me semble tout à fait approprié pour cet album de l’intime. Après la lecture, on n’a pas envie d’en parler, on a envie de le garder pour soi (d’ailleurs j’avoue que ce billet n’a pas été des plus faciles à écrire, c’est parfois tellement difficile d’analyser une œuvre qui se prête plus à être simplement ressentie). Et de le relire. Et de l’offrir.
Apprécié aussi dans le tiroir à histoires.