Un éléphant dans ma poche, Félicité Douce de La Salle, Clémence Pénicaud, Didier jeunesse 11€90

Les parents qui vident les poches de leurs mouflets avant la lessive le savent bien, on trouve de tout là dedans. Les trésors empochés par les enfants sont le reflet des jeux de la journée. Et pour peu que l’enfant ait l’imagination fertile on peut être très surpris de nos découvertes.

La fillette de cet album, alors qu’elle cherche dans sa poche de quoi se moucher,  fait une rencontre étonnante. Un éléphant s’est assis sur le mouchoir.

Il a pas l’air méchant, il boit son café paisiblement, mais il n’accepte de rendre le mouchoir qu’en échange d’un hamac pour se reposer. “Tric, trac, d’accord”, la fillette, pas plus surprise que ça, se met à chercher un hamac. Et là, devinez quoi?

Une araignée sur le nez de la fillette! Ça tombe bien, elle va pouvoir tisser un hamac. Mais elle aussi à une demande. Retour dans la poche de l’enfant, à la recherche cette fois de quelque chose de sucré. Nous le savons, il y a souvent un petit bout de bonbon oublié ou un emballage de chewing-gum dans les poches de nos bambins. Mais ça, c’est dans notre monde à nous, dans cet album c’est beaucoup plus fantaisiste. Une girafe est occupée à cueillir des pommes dans un verger.

Une pomme contre un hamac, un hamac contre un mouchoir, voilà une affaire qui roule. Mais, évidemment, la girafe a, elle aussi, une requête…

Tric, trac, la fillette va essayer de contenter tout le monde et l’histoire se poursuit sous forme de randonnée avec accumulation.

Si le coté absurde de l’histoire fait mon délice, je dois avouer qu’il laisse les enfants totalement indifférents: Pour eux rien de plus normal que de rentrer dans une poche (tout en portant le short dans le quel on est, tout de même) pour y découvrir un espace immense.

Comme toujours, les répétitions dans le texte leur permet de l’apprendre très vite par cœur, ils se régalent à anticiper sur le texte pour prononcer en même temps que moi “Et là, devinez quoi?”. Ils ont été nombreux à faire le lien entre cette histoire et la chanson, tout aussi absurde, “Un éléphant qui se balançait sur une toile toile toile d’araignée”.

Les illustrations (qui mêlent papier découpé et peinture), la mise en page, le cadrage,la chute bien entendu, tout est bien mené dans cet album. C’est le genre de petite histoire qui peut vite s’imposer comme classique dans les crèches. Dans mon travail j’ai vu en quelques heures des enfants l’apprendre par cœur et le “lire” seuls à voix haute. Et à la maison il fait déjà partie des incontournables du rituel du soir, ce qui n’est pas pour me déplaire.