Gare au renard! Pat Hutchins, circonflexe,
Rosie la poule part en promenade. Une sortie paisible, dans un environnement qu’elle connaît bien (la cour de la ferme) et sans histoires. Une promenade qu’on peut imaginer quotidienne.
Mais le pas-si-rusé renard est sur sa piste.
Alors qu’il n’est jamais fait mention du prédateur dans le texte, l’image le montre à l’affût, langue sortie, prêt à bondir. Mais, de malchance en maladresse, il semble voué à rater sa cible.
L’insouciance de la poule n’est jamais mise en péril, on en vient même à se demander si elle est est vraiment aveugle à ce qui se passe dans son dos ou si, au contraire, elle rit sous cape du bon tour qu’elle joue au goupil.
Les pages qui décrivent la balade de Rosie alternent avec des pages sans texte qui montrent comment le renard est tour à tour victime d’un râteau qui traîne par là, d’une marre trop profonde, d’un sac de farine qui lui tombe dessus… Jusqu’à ce qu’il soit mis en fuite par un essaim d’abeille. L’autrice fait entièrement confiance aux enfants, et à leur capacité à lire et comprendre l’image: elle montre sans décrire. D’ailleurs, ce sont eux qui s’écrient Gare au renard en s’adressant à Rosie.
Et en effet, les enfants dés deux ans et demis/ trois ans à qui j’ai lu cet album ont tous repéré la farce, se sont amusés de voir le benêt se prendre les pieds dans sa propre bêtise. Parfois même, ils étaient compatissant, ce pauvre renard, après tout, n’avait pas l’air si méchant que ça.
Les couleurs et les motifs très seventies, sur fond blanc, sont à la fois lisibles et lumineuses.
Je regrette juste le titre français, qui met l’accent sur le renard, là où le titre original (“Rosy’s Walk”) l’ignore une fois de plus. Je suppose que l’éditeur à voulu ainsi s’assurer que les enfants ne passeraient pas à coté. Ce n’était absolument pas nécessaire, il suffit de montrer cet album à un enfant pour s’en convaincre. D’ailleurs, les pages sans texte qui montrent le renard en mauvaise posture sont très explicites.
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