Lièvre et Ours vont à la pêche Emily Gravett, kaléidoscope

Ours ADORE la pêche. D’ailleurs, c’est lui qui ouvre la marche, canne sur l’épaule, il semble impatient. Lièvre, lui, suit en portant tout le matériel. Il n’a pas l’ai d’être à la fête, il regarde même les asticots avec un air franchement sceptique.

Qu’importe, Ours se régale, même si sa première prise est… Le chapeau de Lièvre. Il ne se décourage pas et repart à l’assaut de la rivière, cette fois armé d’une épuisette. Avec la quelle il pêche une grenouille qui, paf, saute en plein sur la tête de Lièvre.

Le texte est très court et sobre, mais le dessin extrêmement expressif.

Alors que Lièvre se consacre au pique-nique, Ours redouble de malchance puisque cette fois, c’est un roller qu’il sort de l’eau. Au fil des pages, l’humeur s’inverse, Ours commence à se lasser de cette pêche infructueuse alors qu’à ses cotés, Lièvre vaque tranquillement à ses occupations champêtres. Et c’est finalement lui qui va pêcher, malgré lui, un énorme poisson alors qu’Ours s’est endormi.
C’est un grand plaisir de voir Emily Gravett revenir à des albums pour les tout petits et de constater qu’une fois de plus, elle leur fait confiance pour lire les images et n’appuie pas ses propos de mots inutiles.

Elle a toujours ce talent pour croquer en quelques coups de crayons des personnages expressifs. Ici on perçoit l’amitié, la complicité, la douceur de la relation improbable entre un gros ours et un lapin.
Le papier très épais et le grain mat des pages ajoute au plaisir de manipuler cet album (et à sa solidité, ce qui est appréciable quand on le confie à de toutes petites mains).
Et le trou dans la couverture, qui encadre les personnages comme un médaillon et incite à ouvrir le livre pour ouvrir le champ de l’image, fait la joie des bambins qui se régalent à y glisser leurs mains.
Cet album est semble-t-il le premier d’une série, je suis impatiente de retrouver ces personnages dans d’autres aventures.

On retrouve nos deux héros dans Lièvre et ours sous la neige

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