Anton est il le plus fort? Ole Konnecke, école des loisirs

Revoilà Anton. Et voilà Lukas qui, sans préavis, prétend être plus fort que lui. Ce qui est même pas vrai, puisque Anton peut soulever une pierre grosse comme ça. Ça prouve. Mais, évidemment son pote surenchérit: il peut en soulever une grosse COMME ÇA! Les voilà qui rivalisent comme à leur habitude. La pierre d’Anton est dessinée au trait bleu, celle de Lukas au trait rouge.

Leur imagination s’emballe, ils se mesurent l’un à l’autre avec des mots qui prennent vie dans l’image.

C’est à qui fera le plus de bruit, à qui sera le plus gourmand. A force de s’opposer, ils se ressemblent drôlement quand même, ces deux là. Le trait bleu des objets imaginés par Anton finit par se mêler au trait rouge dans un magnifique dragon à quatre têtes qu’ils combattent à l’épée. Mais pour vraiment se réconcilier, il faut un adversaire commun un peu plus réel. Le chien, qui passe par là, fera bien l’affaire. A travers les yeux des enfants, il est énorme. L’image vient bien sûr en contrepoint et le joyeux cabot (personnage récurent de la série d’ailleurs) n’est pas tellement effrayant.

J’ai lu cet album à plusieurs enfants, tous ont apprécié. Mais rien dans leur attitude ne montrait qu’ils avaient compris que les dessins au trait représentaient des objets imaginaires. Peut être l’ont-ils vu mais ne le disent ils pas (ce qui est bien leur droit, après tout). Mais si ce n’est pas le cas ils auront donc la chance de redécouvrir cet album avec cet élément nouveau lors d’une prochaine lecture. J’aime bien quand les livres se lisent à plusieurs niveaux, c’est souvent ce genre de livres dont on se lasse le moins. D’ailleurs, ma cadette (de 4 ans) a pigé le truc au bout de nombreuses lectures et parce que je l’ai mise sur la voie. Elle a d’abord été un peu perplexe et puis elle a adoré le concept, quand elle feuillette le livre seule elle rajoute des éléments pour faire durer encore un peu plus l’histoire.

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé le personnage d’Anton, dans un nouveau livre d’une grande justesse, qui aborde avec simplicité et pertinence la rivalité entre enfants. Il est dans la lignée et de la qualité de  Anton et les rabat-joie. J’en ai été d’autant plus agréablement surprise qu’entre temps j’ai lu « Anton et le cadeau de Noël » et que j’ai trouvé qu’il était très en dessous du reste de la série. Le texte est bavard, l’histoire confuse, même les illustrations n’ont pas la clarté des autres opus du personnage. On ne peut pas tomber juste à tous les coups!